Problèmes spécifiquement féminins avec TDAH inattentif.

Hélène n'était pas une bonne élève. Elle semblait toujours inattentive - un peu perdue, elle a tout de même réussi à entrer au collège mais elle n'a pas pu suivre. Elle aimait les enfants et pensait que la vie de famille lui conviendrait bien. Lorsque Jean l'a demandée en mariage, elle était très heureuse, il était charmant et ils étaient très amoureux. Que pouvait donc une femme espérer de mieux ?

Au début, il y avait beaucoup à faire pour installer la nouvelle maison, apprendre la cuisine et fréquenter des amis. Deux enfants arrivèrent, proches l'un de l'autre. Hélène commençait à se sentir mal à l'aise : la lessive, le repassage, la cuisine et les nettoyages jour après jour. Elle se sentait fatiguée la plupart du temps. Elle devait souvent s'asseoir, prendre une tasse de café et se forcer à faire la prochaine corvée. A la fin de la journée, il restait toujours du travail inachevé.

Son amie Betty avait aussi deux enfants et elle travaillait à l'extérieur. Hélène ne comprenait pas comment Betty pouvait avoir un travail, s'occuper de son ménage et de ses enfants et avoir encore de l'énergie. Hélène ne se sentait bien que lorsqu'elle arrivait à s'échapper dans une sorte de rêve diurne qui continuait dans sa tête. Elle pensait qu'elle pourrait écrire une nouvelle mais ne savait pas où trouver le temps et l'énergie.

Un jour Jean se mit en colère parce qu'il trouvait la maison complètement en désordre en rentrant du travail. Il pensa que ça irait mieux si elle sortait un peu plus, se trouvait un emploi.

Elle trouva un emploi à temps partiel en tant qu'assistante de bureau mais elle découvrit rapidement que ça ne lui convenait pas. Les gens l'appelaient: "Hélène viens ici…" "Hélène va là…". Elle était complètement dépassée.

Jean insista pour qu'elle consulte un médecin, il pensait qu'elle était dépressive.

Le médecin diagnostiqua une dépression, au premier abord, et lui prescrivit des antidépresseurs. Au début, ça avait l'air de marcher, Hélène se sentait moins triste, elle montrait un plus de joie de vivre, mais elle avait toujours de la peine à gérer ses journées.

Le médecin réexamina la situation et il diagnostiqua un déficit d'attention inattentif. Il proposa alors un médicament stimulant. Hélène s'inquiéta et demanda si le médicament n'était pas une drogue engendrant une dépendance. Le médecin lui expliqua que la partie de son cerveau qui jouait le rôle du manager, qui était responsable des décisions et de l'action, n'était pas assez active. Un stimulant lui aiderait à retrouver ses capacités, et, dans les doses prescrites, il n'y avait pas de risque de dépendance, il arrivait même assez souvent que les patient oublient de le prendre.

Avec le stimulant, Hélène se sentit revivre, elle se sentait beaucoup mieux, et surtout, elle arrivait à faire toutes ses corvées en quelques heures le matin. Elle commença même à s'occuper de divers projets qu'elle avait abandonné.

Il manquait tout de même encore quelque chose, une question à propos d'elle-même, qui était-elle? Elle pensait de nouveau à écrire sa nouvelle mais elle ne croyait pas assez en elle-même pour oser commencer. Cette fois, le médecin proposa un accompagnement coaching TDAH. Il expliqua que le médicament aidait le cerveau à mieux fonctionner mais qu'elle devait redécouvrir ce qu'elle avait envie de faire, ce qu'elle était capable de faire et qui elle était. Un coach lui aiderait dans cette démarche.

Son TDAH coach lui aida à découvrir la richesse de son imagination qui n'était pas juste un moyen d'échapper à la réalité. Elle lui aida aussi à organiser sa vie de manière à trouver du temps pour écrire.

Six mois plus tard, Hélène publia sa première nouvelle